Iberezina

Publié le par raconte moi ton pays

Chers lecteurs, vous vous dîtes surement qu’il serait grand temps d’apporter la touche finale à cette histoire espagnole, que ça commence à bien faire les tortillas, et que les tagines vous et nous attendent (oui, cela s’appelle des clichés, et nous l’assumons totalement. De toute façon, c’est notre journal de bord, donc on met ce que l’on veut dedans ! Non mais !). Rassurez-vous, cet article sera le dernier sur nos aventures ibériques. Et comme on n’a pas oublié notre promesse, vous pourrez retrouver les photos de celles-ci en cliquant ici ! Mais ne vous précipitez pas sur ce lien comme des morts de faim. Vous aurez tout le temps de le faire une fois que la lecture savoureuse de ces lignes sera terminée !

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Mais commençons plutôt par que nous ne faisons pas habituellement : raconter nos malheurs. Qui a osé dire menteurs ?! Les lignes qui vont suivre se veulent être la chronique d’une journée pourrie. Il faut pour cela revenir en arrière. Souvenez vous, lecteurs attentifs que vous êtes, nous en étions resté au camping de Castell de Ferro. Mais hélas, cette journée n’était pas terminée. Nous pensions pouvoir nous coucher tôt afin de partir de bonne heure et pouvoir rouler un maximum. Mais des trombes d’eau se sont abattues sur notre campement. Les gentils gérants du camping, jugeant qu’ils ne pouvaient pas nous laisser sous la tente par un temps pareil, nous ont proposé un abri dans un appartement. Aussi, le temps de tout ranger, de s’installer et de dîner, il était passé minuit. Allez hop, on repousse le réveil ! Le matin, la pluie a cessé mais le vent n’est pas parti, loin de là. Se farcir de la montagne avec de telles rafales nous clouant littéralement sur place, fut, vous vous en doutez, très douloureux. Et on a  pu perfectionner notre technique de poussée du vélo, car par moments, il ne nous était tout simplement pas possible de rester dessus. Ereintant (faut se les pousser les 55kg que constituent le vélo plus son chargement dans une pente archi raide !) et frustrant car malgré des efforts importants, on ne progresse pas du tout ! Tiens, un tunnel. Impossible de l’emprunter, bien trop dangereux vu notre faible vitesse. Nous avons donc dû passer par un sentier de randonnée surplombant la route, et déplacer nos montures à la force de nos petits bras. L’horreur ! Vu le nombre de fois ou l’on a été obligé de descendre de vélo et de pousser, on commence presque à se demander l’utilité de s’être encombré de ces 2 roues, si c’est pour circuler à pied. L’après-midi ne se passa guère mieux, le vent ne nous laissant aucun répit. Et la poussette de vélo a continué, notamment sur une fameuse pente à 15% qui nous donne encore des sueurs froides. Nous avons également pu constater qu’il était tout à fait possible de reculer dans une descente par grand vent de face.
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Miraculeusement, nous avons quand même pu rouler/marcher 70 bornes et nous poser dans un camping de Torrox Pueblo pour tenter d’oublier les caprices éoliens, et espérer un peu de pitié des cieux pour les jours à venir.

Après avoir mangé notre pain noir la veille, nous espérions qu’était venu le temps du pain blanc, en nous levant. Grand ciel bleu, de ce côté, tout baigne. Le vent soufflant de face nous fait craindre une répétition des évènements du jour précédent, mais cela s’est vite calmé. Le relief étant raisonnable, nous avançons vite et nous pouvons même nous permettre une longue pause pour changer une nouvelle fois la béquille de PE, puis une autre pour déjeuner au soleil le long d’une plage de Malaga.

Les stations balnéaires se succèdent, toutes peuplées de séniors profitant du soleil. Lors d’un arrêt, 2 mémés anglaises nous ont trouvé « amazing ». Nous avons terminé cette bonne étape en nous heurtant à la logique espagnole : pas de route le long de la côte, seulement de la voie rapide, sorte d’autoroute où les vélos sont « admis ». Et c’est parti pour 20 km de grand frisson, où nous avons poussé (pas littéralement, cette fois c’est au sens figuré !) nos machines à une vitesse éclair, pour pouvoir passer cette route hostile le plus rapidement possible. Après 104 km pédalés, nous plantons la tente à l’entrée de Marbella (aucun milliardaire n’a voulu nous prêter son yacht), en rêvant à Algesiras, terminus de notre aventure espagnole.
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Nous nous étions couchés en sachant que l’on allait devoir affronter la voie rapide au pied du tapis de sol (on a pas de lit, il faut bien adapter, non ?), et pour l’affronter, on l’a bien affrontée ! On peut vous dire que ça réveille de se taper 5km à fond pour éviter d’être imprimé sur la route par une voiture ou par un poids lourd. Mais l’avantage, c’est que l’on va vite, et nous sommes arrivés à Marbella pour prendre un café bien mérité le long de la plage. Grand soleil, lunettes noires sorties, difficile de se croire au mois de janvier. La neige d’Argenton est décidément bien loin.
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Après avoir longé le ramblais, nous avons du reprendre notre allure soutenue pour cause de voie rapide, pour déjeuner au bord de la mer, à Estepona, station balnéaire très fréquentée. Micro sieste pour digérer, puis discussion intéressante avec une backpackeuse allemande revenant tout juste du Maroc, et en voyage à travers le monde depuis un an et demi.

Nous avons également pu juger de la meilleure heure pour prendre la voie rapide : 15h, pendant la sieste. On parlait de clichés ?
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A 5km de notre lieu d’arrivée prévu, nous décidons de faire une pause café dans un petit port nommé Puerto Sotogrande. Simple petite bourgade sur la carte qui s’est révélée être un port de luxe, empli de yachts et peuplés d’anglais. Et c’est toujours quand on pense que l’étape est terminée qu’il arrive quelque chose ! 4km jusqu’au camping, une broutille pensions nous. Grave erreur. La montagne s’est rappelée à notre bon souvenir, histoire de nous faire encore plus détester l’Espagne et son relief. Et comme les indications ibériques sont plus qu’hasardeuses, nous avons même gravi 2 fois la même côte, histoire de finir cette journée sur les rotules, mais heureux de savourer cette dernière nuit en terre espagnole, avant le Maroc.
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Pressés d’arriver à Algesiras, les 20km nous en séparant furent vite avalés, la route facile, sans trafic et pleine de descente nous y aidant bien. Une fois sur le port, petite galère pour trouver les bon billets, mais c’est finalement sans trop de problèmes que nous avons pu prendre place dans la queue pour l’embarquement au milieu des voitures et camions dont les conducteurs nous regardaient d’un air médusé (on commence à avoir l’habitude !). Le retard du ferry n’a guère entamé notre bonne humeur, et nous en profitons pour discuter avec les chauffeurs des camping car français situés à côté de nous. Une fois à bord, nous avons eu du mal à lutter contre le mal de mer tellement la houle était forte, mais nous avons réussi à ne pas repeindre les toilettes de ce beau ferry, et débarquons à Tanger en passant devant tout le monde. Pour une fois qu’on va plus vite à vélo, on ne va pas se priver !
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Accueillis au port par Jean-Pierre Lugli, directeur de l’école française de Tanger, venu nous chercher à vélo, nous remontons tranquillement le long des avenues de cette ville qui nous charme déjà par son atmosphère grouillante de monde. Sur la place à côté de l’école, nous prenons notre premier thé à la menthe en terre marocaine (à notre avis, c’est loin d’être le dernier !), en compagnie de quelques professeurs français, avant de monter nous changer et prendre l’apéro en compagnie de Jean-Pierre et de sa femme Muriel, enseignante à l’école, décidément aux petits soins. Ont suivi un dîner dans un restau de poisson puis une ballade digestive dans Tanger by night. Ca commence bien cette histoire, on vous le dit !
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A
<br /> Toujours un réel plaisir de vous lire.<br /> Bonne route et on attend avec impatience les prochains récits et photos. Bisous<br /> <br /> <br />
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J
<br /> Sympa les photos!<br /> Par contre il faudra penser à nous mettre en ligne celles des prostituées catalanes et à se raser (ca c'est pour vous, pour elle je ne sais pas).<br /> Vous etes en avance sur le planning il me semble...bon je f=vais lire ce dernier article!++<br /> <br /> <br />
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G
<br /> Une nouvelle fois en lisant vos articles, je n'ai qu'une envie, c'est que l'on parte nous aussi. Vivement Juillet ! Sur ceux bon courage et bonne continuation ! Profitez !<br /> <br /> <br />
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